Transfert
Le sujet se positionne dans son scénario et son jeu d'acteur il se trouve dans l'illusion de les vivre. Il est illusionné par les leurres de son fantasme ou de son délire, soit sur un plan dit positif : -- Il aime... Il jouit de ce qu'il perçoit.
Ou sur un plan négatif : -- il hait... Il n'a pas ce qu'il désire, il se perçoit et se vit face à la réalité, l'altérité de l'autre et se propose alors : l'angoisse -- la dépression -- les somatisations – l’agression -- ou le passage à l'acte.
Les situations de transferts se vivent communément au quotidien, la situation analytique permet au sujet de se rencontrer, de s'entendre dans ses oeuvres, de percevoir s'il le désire et l'accepte, l'étendue de ses désillusions.
Face au conflit, le complexe d'Oedipe le projette dans son fantasme et il est alors à même d'accueillir la révélation de la castration première -- l'impossibilité de l'accès au réel -- ; au passage, il entendra toutes les castrations secondaires, qu'il ne voyait pas, c'est-à-dire toutes les souffrances qu'il s'inflige sous l'illusion des bénéfices secondaires.
Ainsi l'amour – conjugué avec l’autre -- ne peut être articulé qu’autour d'un manque, ce qu'il désire c'est ce dernier, le manque.
L'amour selon Diotime est introduit comme n'étant pas de la nature des dieux, mais de celle des démons. Il se propose sous la forme d’un seul daïmon, l’unique que nous percevons dans les comportements masculins ou de plusieurs daïmons, la multitude, comme dans les comportements féminins, (l’Anima, l’Animus non différenciés C.G. Jung)
Elle s'est servie d'une comparaison entre l'épistème (la science au sens Socratique) et l'amathia (l'ignorance) à savoir la doxa, (l'opinion vraie), sans doute qu'elle est vraie mais telle que le sujet est incapable d'en rendre compte, qu'il ne sait pas en quoi, c'est vrai. Vouloir donner la formule sans l’avoir, fait écho à celle donnée pour l'amour :
« qui est de donner ce que l'on a pas », « et que l'autre ne veut pas »
Car on ne donne, on ne peut donner ce qui est attendu... Certes la doxa n'est pas absolument une ignorance, mais elle joue, par suite de focalisations, et limite trop souvent toutes formes d'évolution par la paresse et la volonté d'ignorance.